En mai 2021, le volcan Nyiragongo en R¨¦publique D¨¦mocratique du Congo (RDC) est entr¨¦ en ¨¦ruption sans qu¡¯aucun des signes pr¨¦curseurs habituels ne soit d¨¦cel¨¦s, et ce malgr¨¦ une surveillance continue par des r¨¦seaux d¡¯instruments (sismiques, acoustiques et g¨¦od¨¦siques), compl¨¦t¨¦s de donn¨¦es satellitaires. A posteriori, les enregistrements sismiques ont montr¨¦ que de premiers ¨¦v¨¦nements inhabituels, de faible magnitude, se sont produits 40 minutes avant l¡¯¨¦ruption. Ce comportement du volcan ¨¦tait d¡¯autant plus inattendu que les deux seules ¨¦ruptions historiques connues, en 1977 et 2002, avaient ¨¦t¨¦ pr¨¦c¨¦d¨¦es par de forts s¨¦ismes (M>5) ressentis quelques semaines ¨¤ quelques jours avant ces ¨¦v¨¦nements. L¡¯analyse des mesures satellitaires des d¨¦placements du sol indique que le magma s¡¯est d¨¦plac¨¦ ¨¤ faible profondeur (<500 m) depuis le volcan vers le sud, passant sous la ville de Goma pour finalement s¡¯arr¨ºter sous le lac Kivu, bien connu pour le m¨¦thane et le CO2 dissous dans ses eaux profondes.
Cette ¨¦ruption a montr¨¦ les d¨¦fis que constituent la surveillance et l¡¯alerte des populations. Aujourd'hui, la rive nord du lac Kivu rassemble plus d'un million d¡¯habitants distribu¨¦s entre les villes de Goma en RDC et de Gisenyi au Rwanda: surmonter ce d¨¦fi est donc crucial !